Dans le
cadre de la projection du film Pour Sama,
le Grand Bleu invite l’autrice et journaliste Maha Hassan, originaire de Syrie,
installée en France depuis 2004, pour un échange avec les spectateurs.
Ce jeudi, le
cinéma le Grand Bleu projette, en partenariat avec Amnesty international, le
film Pour Sama, de Waad Al-Kateab. Un film qui
sera suivi d’un échange avec la journaliste et romancière Maha
Hassan. Kurdo-Syrienne, l’autrice est arrivée en France, comme
réfugiée politique d’abord, en 2004. Aujourd’hui Française, habitante de
Morlaix, elle n’a de cesse de porter la voix du peuple syrien.
L’exil
Elle parle
de l’exil, d’abord. «La souffrance» de tout quitter, de se « sentir
comme un vagabond, sans avoir vraiment de pays. On n’est nulle part ».
C’était d’ailleurs le thème du premier roman qu’elle a écrit en France, Cordon ombilical. La France c’est aussi le pays qui
lui a donné « la liberté, le courage et la confiance de publier librement,
ce que je ne pouvais pas faire en Syrie ».
L’intégration
Et puis Maha
Hassan parle aussi de l’intégration, « un pacte qui doit se faire des deux
côtés, rappelle-t-elle. En France, je me suis rendu compte qu’être
Française sur le papier ne donne pas forcément le droit de se sentir l’égale au
regard des autres… »
La guerre en Syrie
Sa parole,
ses mots, elle les utilise aussi pour parler de la guerre. La guerre en Syrie. «
En France, on voit encore Bachar Al-Assad comme un défenseur de la laïcité,
mais c’est faux. Cette guerre, c’est une guerre contre le peuple syrien, et le
peuple syrien, on ne l’entend pas ».
Pour Sama
Elle
interviendra ce jeudi à Carhaix, au cinéma, après la projection du film Pour Sama. Une œuvre réalisée par Waad
Al-Kateab, femme et journaliste syrienne. Elle a filmé le quotidien de la vie à
Alep, pendant la guerre, avec en toile de fond ce questionnement qui tiraille :
faut-il partir ? « C’est une voix honnête qu’elle porte, et qu’il faut
entendre. Un petit exemple qui montre ce qu’est la vie pendant la guerre en
Syrie. Qui rappelle que quand on part, ce n’est pas par plaisir », détaille
Maha Hassan.