vendredi 30 décembre 2016

À Alep je suis devenue orpheline deux fois



Maha Hassan : « À Alep je suis devenue orpheline deux fois » (Grazia, décembre 2016)
Texte recueilli par Emanuela Mastropietro et publié par l’hebdomadaire italien Grazia (décembre 2016 :
Ci-dessous la traduction de l’italien au français par Lisa Viola Rossi
Ma mère est morte à Alep le 16 décembre il y a un an. Je ne sais pas ce qu’elle faisait quand un missile a transformé la maison où elle m’avait mise au monde en un tas de gravats. Ma mère, Amina, était une femme pleine de joie, chaleureuse. Peut-être qu’elle préparait du thé pour ses voisins, qu’elle n’a jamais cessé de voir, même sous les bombardements. Quand je l’appelais par téléphone de la France – d’abord de Paris, puis de Brest, où je vis en tant que réfugiée politique depuis 12 ans – elle n’a jamais versé une larme: elle endurait l’enfer et pour moi elle s’efforçait de sourire. Je suis une fille d’Alep. Et aujourd’hui, je suis orpheline. Deux fois orpheline.
Mon pays, je l’ai perdu en 2004. Pour échapper aux persécutions contre la communauté kurde dont je fais partie, à 38 ans, j’ai été forcée de quitter la ville qui m’a vue naître et devenir une adulte, le berceau d’une grande civilisation qui a nourri mon inspiration en tant qu’écrivaine. Mais le cordon ombilical qui me lie à cette terre martyre, il n’a jamais été coupé. C’est le destin de nous les Syriens: il n’y a pas un lieu à l’extérieur de notre pays, qui est fait pour nous. Même quand on a l’impression de pouvoir enfin poser nos valises, nous nous rendons compte que la vie que nous vivions en Syrie, elle s’est collée à notre âme et que nous sommes condamnés à la comparer constamment à la nouvelle vie, à laquelle nous ne pouvons pas nous habituer.

J’ai essayé de donner corps à ces sensations dans mon dernier roman, Le Métro d’Alep, publié à Beyrouth aux éditions Dar al-Tanweer. Le personnage principal, Sara, fuit la guerre qui a dévasté ce qui, un temps, pouvait se vanter du titre de capitale économique de la Syrie, et elle a trouvé refuge à Paris. Elle passe ses journées à errer dans le métro, sans racines, sans liens, dans les limbes de la mélancolie qui lui empêche de vivre et où le passé et le présent se chevauchent sans cesse. Un jour, quand elle se perd dans un dédale de tunnels et des escaliers mécaniques et quelqu’un lui demande ce qu’elle cherche, Sara lui répond : « La ligne menant à Alep ».
Sara est un personnage fictif, mais elle me ressemble. Le missile qui a tué ma mère et a détruit ma maison, il a fait de moi une sorte de fantôme, un être invisible. Ce jour-là j’ai tout perdu, ma vie est une non-vie.
Si je ferme les yeux et je pense à Alep, je ne peux plus voir la ville de mon enfance et de ma jeunesse, des rues animées du centre-ville, le rassurant brouhaha des cafés. Si je ferme les yeux et je pense à Alep, je vois Berlin en 1945: les décombres, la mort, la désolation. Tout est noir et blanc. La guerre a effacé les couleurs.
J’ai appris hier que le quartier dans lequel se déroule un chapitre de mon roman a été bombardé et il n’existe plus. J’ai perdu mon Alep, mais aussi Sara – mon personnage – elle a perdu le sien. C’est comme mourir deux fois. Que deviendra ma ville? Je ne peux pas répondre. D’une part, je suis convaincue que les blessures ne guériront jamais complètement. La guerre a enlevé un morceau de notre âme.
D’autre part, je refuse de perdre l’espoir. Certains membres de ma famille vivent encore là-bas. Mon frère et ses quatre filles ont survécu au bombardement de leur maison et ils ont trouvé refuge dans la ville universitaire. Un jour, peut-être, mes petits-enfants verront Alep ressuscité, reconstruite, en paix.
J’avais prévu de consacrer mon dernier livre à ma mère. Je voulais la surprendre, mais elle est morte avant que j’aie pu le terminer. Amina était illettrée, elle n’a jamais pu lire une ligne de ce que je publiais, mais elle m’a encouragée, m’a soutenue, elle était fière de moi. Si je continue à écrire, je le fais pour elle, et pour donner une voix à toutes les personnes qui ne peuvent exprimer leur douleur; je suis chanceuse, j’ai l’occasion de témoigner et c’est comme si ma souffrance a un sens. Jamais je ne vais arrêter de le faire : je suis une fille d’Alep, tel est mon destin.





jeudi 29 décembre 2016

Quand la ville d'Alep est tombée



C’est à cause de mes cauchemars que j’ai commencé à écrire mon dernier roman, Metro Alep. C’était comme si je transposais la ville dans laquelle je suis née vers la ville dans laquelle je vis actuellement. Je les rassemblerais, avec affection, comme une mère qui aurait deux de ses filles aimées, chacune vivant dans un pays lointain. Et qui rêverait de vivre avec elles.
Mes sentiments très maternels par rapport à la ville d’Alep m’ont poussé à y créer un métro, sachant qu’il n’y a pas de métro là-bas. Ce même sentiment de maternité, mais comme vécu à l’envers, en quelque sorte, m’a poussé à dédier mon roman à ma mère. Ma mère est devenue soudain comme ma fille.
J’ai passé dix ans séparée de mon pays. Réfugiée en France, je n’avais aucune possibilité de rentrer en Syrie pour voir ma mère. Elle n’avait pas non plus pu venir me voir en France, n’ayant pu obtenir de visa.
Dix ans après donc, ma mère est venue me voir dans un pays voisin, la Turquie. Elle était malade et la route d’Alep jusqu’aux frontières  turques étaient très dangereuse et très longue.
Elle a pris deux jours pour arriver. En temps normal traverser la rue ne prend que quelques heures, mais il y avait de nombreux barrages militaires: des barrages du régime et d’autres barrages appartenant à des rebelles, y compris des barrages de Daech.
Ma mère a passé toutes ces barrières pour me voir, et ici, en Turquie, à Gaziantep, j’ai réalisé que ma mère était devenue comme ma fille.
Elle ne cessait de pleurer, elle avait peur de me laisser, elle avait besoin de ma protection. Elle voulait que je reste avec elle.
Je fus obligée de rentrer en France, après deux semaines d’une relation en même temps douce et amère: nous étions heureuses d’être ensemble, mais nous savions qu’il y avait la guerre autour de nous, et chacune de nous étions obligées de rentrer chez nous sans pouvoir rejoindre l’autre.
J’ai donc vu ma mère après dix ans d’absence, mais ni chez moi à Paris, ni chez elle à Alep.
J’ai commencé à préparer mon livre, et je n’ai absolument pas réfléchi, en nommant la mère de mon héroïne Amina, que c’était aussi le nom de ma mère.

J’étais par contre consciente que c’était le moment de dédier un de mes romans à ma mère. J’ai caché cette dédicace en filigrane en attendant que mon livre soit publié, pour ainsi la surprendre.
J’étais en train d’arriver aux derniers chapitres de mon roman, quand la mère de Sarah ; l’héroïne, est morte sous les bombardements.
Pendant que je travaillais sur mon livre, notre maison à Alep fut bombardée. Ma mère était dedans, dans la salle de bain. Les murs tombèrent et elle resta coincée. Elle regardait les gens autour d’elle, vers la salle de bain, la cuisine, le salon…Tous avaient pu être sauvés.

Elle fut dans l’impossibilité de bouger. Les voisins l’évacuèrent en la sortant des décombres.
La maison n’était plus habitable. Ma mère passa quelques nuits chez les voisins en attentant d’avoir un passeport pour partir en Turquie, car les frontières étaient fermées. Quand elle était venue la première fois, les frontières étaient ouvertes.
Je ne peux pas et je ne veux pas parler de mon choc devant les photos que j’ai vues de ma maison natale ainsi détruite, celle où je suis née et celle où j’ai grandi.
Je me suis sentie comme déracinée. Comme si je n’avais plus d’existence propre. Mais je n’ai pas eu le temps de prendre conscience de cette perte, alors que ma mère était vraiment dans l’incapacité de supporter cette destruction de toute une vie ; son abri, son passé, ses mémoires, ses affaires, ses meubles… ma mère, comme sa propre maison, s’est éteinte.
Six  mois plus tard, Metro Alep est apparu, avec sa dédicace : ma mère ne saura jamais ce que j’ai pu faire pour la rendre heureuse et fière de moi.
Cela fait un an que mon lien avec ma vie en Alep est coupé et je me sens toujours comme si je n’existais plus. La tristesse et un sentiment d’injustice me bloquent pour sortir de cette obscurité.
Il y a quelques jours, j’ai reçu des photos de mon quartier à Alep, des maisons des voisins. Les maisons a côté de la nôtre sont toutes pareilles, elles sont à l’image de notre bâtisse.
Notre maison fut la première à tomber dans le quartier, mais au fur et à mesure il n’en resta presque aucune, elles sont toutes devenues des décombres…
Il y a quelques jours, l’est d’Alep a été presque rasé, ainsi que le quartier dans lequel vit la mère de Sarah dans mon roman, le quartier d’El Jaloom. J’ai ressenti une autre perte, comme si mon roman aussi n’existait plus. J’ai perdu Alep deux fois, en perdant ma maison réelle et puis en perdant l’endroit où se passe mon roman.
La maison d’Alep, celui où la mère de Sarah passait ses jours, a elle aussi réellement disparu.
Ma maison est détruite, les maisons des voisins dans mon quartier sont tombées, le quartier dans lequel mon roman se passe est tombé, Alep est tombée… tout, pour moi, est détruit.


Extraits du roman:

Où allons-nous,-nous les Syriens? Nulle part au monde n’est suffisamment vaste pour nous. Et si on le trouve, on porte notre pays avec nous, et nous comparons les moindres détails de la vie avec la nôtre en Syrie, et on ne sait plus comment vivre…
Nous ne pouvons nous adapter facilement à une autre façon de vivre. En ces temps-ci, le fait d’être Syrien est une accusation et un préjudice. Lourde est la qualification de « Réfugié » qui nous marque…

Metro Aleproman
Publié par Dar Altanweer, Liban, 2016

vendredi 23 décembre 2016

مترو حلب. أزمة الوطن ومأزق الذات

محمود عبد الشكور ـ جريدة الشروق


هذه رواية ممتعة رغم أنها تشهد على أزمة وطن، وعلى مأزق شخصية ممزقة تتأرجح بين عالمين، بين ماض وحاضر، وبين هوية قديمة وهوية جديدة، ولكن الرواية تنجح فى النهاية فى أن تجعل من شجن الغربة، ومأساة الحرب، فنا رائقا ممتزجا بإرادة الحياة والميلاد الجديد.

«مترو حلب»، الصادرة عن دار التنوير، للكاتبة السورية المقيمة فى باريس مها حسن، ليست سوى حكاية تنمحى فيها الفواصل بين باريس وحلب بصنعة فن، شخصيات الرواية النسائية تعيد تشكيل حياتها، تحكى عن ذاتها بنفس القدر الذى تحكى فيه عن وطنها المأزوم بالحرب والدمار، مها حسن (صاحبة «حبل سري» و«الراويات» اللتين كانتا فى قائمة البوكر الطويلة) ساردة بارعة تقيم دوما فى أعمالها جسرا بين الغرب والشرق، وتجيد التعبير عن العالمين باقتدار، وهى هنا تستدعى سوريا إلى باريس بصورة تمس العقل والقلب، ومن خلال عالم يأسرك بتفاصيله، ويترك لك مسافة لتتأمل جرحى الثورة والحرب، وجرحى الحب والعاطفة.

يمكننا أن نلمح فى كثير من أعمال مها حسن خطين يصنعان جدلا متواصلا، وسنراهما فى شكل أوضح، وأكثر احتداما فى «مترو حلب»، إنهما خطّا الذات والوطن، والاغتراب يتلون أيضا بلونين: هناك اغتراب «مكانى» عن الوطن، وهناك اغتراب «داخلى» تشعر به الشخصيات طلبا لتحقيق نفسها، فى هذه الرواية هناك حنين جارف للوطن، وهناك تعاطف بلا حدود مع مأساته، ولكن هناك أيضا رحلة بحث عن الذات، ورغبة فى تحديد الهوية، وحلم بالحرية، وبحق الاختيار، لذلك يجوز أن نصف «مترو حلب» بأنها رحلة بحث عن الذات، مثلما هى أيضا رحلة بحث عما تبقى من الوطن، أو بمعنى أدق فإن مطاردة الوطن لبطلتنا حتى وهى فى باريس، كان سببا فى أن تواجه ماضيها وذاتها، وأن تصل فى النهاية إلى قرار، تتخلص فيه من التأرجح، حتى لو لم يصل الوطن نفسه إلى ميناء تنتهى فيه الصراعات، ويتوقف فيه الدمار.

تمنح المؤلفة البطولة لثلاث نسوة من جيلين مختلفين: سارة المهندسة الشابة ذات الثلاثين عاما، التى اضطرت إلى السفر إلى باريس، لتكون بجانب خالتها أمينة فى أيامها الأخيرة بعد إصابتها بالسرطان، والأم هدهد، والدة سارة، التى تحمل سرا خطيرا، والتى تمسكت حتى النهاية بالحياة فى مدينة حلب رغم القصف المتواصل، ورغم المعاناة اليومية.

والشخصية النسائية الثالثة هى أمينة، خالة سارة وشقيقة هدهد، وقد اختارت أمينة أن تهرب من سوريا منذ سنوات طويلة، لكى تحقق ذاتها كممثلة مسرحية شهيرة، وكان لها ما أرادت بعد كفاح، ولكن إصابتها بالسرطان، تعجل بحضور سارة إلى فرنسا رغما عنها. ولكن سارة تأتى ومعها حلب، لدرجة أنها تتخيل أن مترو باريس الطويل، هو مترو حلب الذى لا وجود له، كل شارع فى باريس يستدعى شارعا فى حلب، وكل محطة للمترو تخترع لها سارة محطة افتراضية فى مترو افتراضى لمدينتها حلب.

يتدفق السرد من خلال صوت سارة فى فصول خاصة بها، ولكن صوت هدهد، وصوت أمينة يعبران عن نفسيهما بطرق غير مباشرة، سواء فى صورة أشرطة تركتها أمينة تحكى قصة حياتها، وطلبت أن تسمعها سارة بعد وفاة أمينة، أو فى شكل محادثات بين سارة وهدهد من خلال الواتس آب، كما يتدخل الراوى العليم فى فصول محددة لكى يخبرنا أشياء لن تعرفها سارة، وهو أيضا الذى سيسمح لهدهد أن تحكى من خلاله، أما زمن السرد فهو ينقسم إلى مستويين متداخلين: الحاضر وهو بالأساس يومان من شهر نوفمبر 2015، وتحديدا 6 و7 نوفمبر2015، والماضى الذى يستغرق بالأساس ثلاثين عاما، تمثل عمر سارة، بطلة الرواية، وموضع المعاناة والاختبار.

هذا البناء المركب يأخذ خطوة أبعد عندما يطرح لعبة «الهويات» التى تتعرض لها سارة، حيث تكتشف أن أمينة ليست خالتها، وإنما هى أمها الأصلية، التى تركتها بعد مولدها بشهرين، جريا وراء حلم أن تكون ممثلة مسرحية، وبالتالى فإن هدهد هى الخالة وليست الأم، ولكنها ضحت بحياتها من أجل سارة، وتزوجت من والدها، لتستر فضيحة هروب أمينة، بل إن هدهد حملت اسم أمينة، تتبادل النسوةُ الثلاثُ الأقنعةَ: هدهد حملت اسم أمينة وحلت محلها وقامت بتربية ابنتها سارة، وأمينة تذيع السر فى شرائطها لكى تعرف سارة الحكاية، وسارة ستحل فى النهاية محل أمينة، سترث بيتها، ومكانها، وستحاول أن تتحقق مثلها، تحققت أمينة بالمسرح، وستحب سارة أن تتحقق بالغناء، بعد سنوات من القمع.

الوطن حاضر فى كل سطر سواء فى أماكنه التى تقفز إلى شوارع باريس، أو فى الكوابيس المتواصلة، أو من خلال تشتت أسرة سارة: أختها سوسن فى اسطنبول، وشقيقها سمير فى هولندا، وأمها/ خالتها هدهد فى حلب، ولوركا (زوج سوسن) فى السويد. غموض هوية سارة يتداخل مع غموض ما يحدث فى سوريا، الأمور اختلطت على المستوى العائلى والوطنى معا.

لم يعد الحديث عن «ثورة» وإنما عن «أحداث»، ولم تعد المعاناة بسبب النظام وحده، وإنما أيضا بسبب المعارضة، والطائرات الأجنبية، وتنظيم داعش، فوضى شاملة ذاتية وموضوعية تمزق حياة سارة فى باريس، فتتركها معلّقة فى الهواء، أو تائهة فى «مترو باريس»، من دون أن تتذكر العنوان.

يتداخل الخاص والعام بشكل عجيب، مثلما تتداخل باريس وحلب، ومثلما تتداخل قصة هدهد، وحكاية أمينة، ويأتى حل النهاية توافقيا بامتياز: ستضع سارة قدما فى باريس وأخرى فى حلب، ستعيش هنا وهناك، فى باريس تتحقق بالغناء، وفى حلب ستتسلل مع صحفى فرنسى يريد أن ينقل الماسأة للعالم، ستأخذ سارة من أمينة جسارة المغامرة، والسير وراء ما يحقق الذات، ويمنح الحرية الشخصية، وستأخذ من هدهد (أمها البديلة) معنى التضحية من أجل الآخر، وأهمية أن تعيش فى الوطن.

«مترو حلب» تنحاز إلى الفرد وإلى الوطن معًا، لا تضحى بأحدهما فى سبيل الآخر، سارة وهدهد وأمينة أقرب أن تكنّ شخصية واحدة بثلاثة وجوه، كل واحدة تعرضت لاختبار الاختيار، وكل واحدة تحملت نتائج ذلك، ماتت هدهد وماتت أمينة، وحلّت سارة مشكلة «الأرجوحة» المعلقة، فى انتظار أن يحل الوطن مشكلة أرجوحته التى لا تتوقف.

هذه رواية تصالح الذات على الآخر، وتصالح الفرد على الوطن، فيها نفس وجودى يُعلى من شأن الحرية الفردية، ومن حق الاختيار، ولكن فيها أيضا معنى عدم القدرة على الخلاص من الماضى. قد يكون الاختيار ميلادا جديدا، ولكن لا بد من التصالح مع الماضى، مثلما تصالحت أمينة، بشكل أو بآخر، مع هدهد وسارة. لا يمكن الهروب من الوطن إلا إليه، وعندما يتحقق الفرد، ويتحقق الوطن، تتوقف الكوابيس، ويسترد الجميع هوياتهم المفقودة والغائبة.

عندما كانت محطة يلتقي فيها الغرباء والمتألمون

شيرين أبو النجا

لم يعد العالم كما كنا نعرفه. بين ليلة وأخرى يتغير شكله، تختفي منه الأماكن التي عرفناها، والتقطنا فيها صوراً، الحق أن الأماكن لا تختفي بل المدن والقرى. لم نشهد مثل هذا الدمار إلا مع الاحتلال الإسرائيلي الذي استوطن بآلته الصهيونية في فلسطين وقام بمحو أسماء المدن وأعاد تسميتها بالعبرية، وفي بعض الأحيان دكّ قرى كاملة دكاً حتى تختفي. جاء الاحتلال بعملية ممنهجة كي يعيد كتابة تاريخ في مقابل محو الذاكرة الفلسطينية، التي ظلت صامدة حتى الآن. ولكن ماذا نفعل حيال اختفاء مزيد من المدن في ظل إنسانية فقدت عقلها تماماً؟ عن حلب أتحدث. اختفت/انتهت/تداعت المدينة كبقعة جغرافية، كتضاريس، كمعالم... ولم يعد يأتي مكانها في جملة إلا وهي مسبوقة بفعل «كان»، فعل كينونة مضت وولّت.
في حالة حلب، لا يبدو الأمر أنه محو للذاكرة بل هو صراع بين أطراف وحشية تلهث للحصول على السلطة، ولكن يبقى السؤال: كيف يفكر عقل حلب؟ وإلى أين يمكن أن يتجه «مترو حلب»، وهو عنوان أحدث أعمال الروائية السورية مها حسن (دار التنوير، 2016). إنها حدوتة تتشكل في حلب وتتداعى في باريس ثم تعود إلى حلب.
تحقق مها حسن في هذه الرواية انجازاً يتعلق برسم المشاعر وتحديد دورها في تشكّل العقل وتشكل رؤية العالم، وهي بهذا تنتصر لأحدث نظرية ظهرت في مجال العلوم الإنسانية، «نظرية العاطفة». تعتمد تلك النظرية على تحليل المشاعر المطروحة في النص باعتبارها مؤشر يُعتد به، ويؤدي إلى الكشف عن أبعاد جديدة في المعنى ظلت مهملة بسبب إعلاء العقل على العاطفة، وهو توجه سائد منذ أن قال أرسطو كلمته، وتبعه أفلاطون، ثم سادت الثنائية السطحية التي تربط بين النساء والعاطفة، وتمنح العقل للرجل. ومن هنا تجيء نظرية العاطفة لتعيد الاعتبار إلى المشاعر وتمنحها مكانة رئيسة لا تقلّ عن مكانة العقل. كيف كان يُمكن أن تكتب مها حسن عن حلب من دون توظيف العاطفة؟ كيف تُعيد الكاتبة تشييد مدينة - لا أعرف في هذه اللحظة ما الذي تبقّى منها - من دون رصد المشاعر التي تسيطر على رؤية أهل المدينة وتحركهم اجتماعياً وسياسياً؟
تتوجه سارة على مضض إلى باريس لتزور خالتها أمينة بناء على طلبها. وفي باريس تستعيد في كل لحظة تفاصيل حلب، الطعام، الشوارع، الجامعة، البشر، وحتى الروائح. تشتاق إلى حلب غير أن كل من تعرفه في حلب يشجعها على البقاء في باريس. ولكن أهم ما تستعيده ذاكرة سارة هو التنشئة الاجتماعية المبنية على ضرورة الالتزام بدور المرأة المعد لها سلفاً. فما كان من سارة إلا أن كبحت جماح صوتها المؤهل للغناء في مقابل وجود خالتها التي هجرت كل شيء من أجل الفن.
تبدو رحلة سارة في باريس وكأنها رحلة تسعى إلى إيجاد ركيزتين: صوتها ومدينتها حلب. في رحلة البحث عن الصوت تقع المواجهة مع الذات والأسرة، مع المخاوف، مع الثورة، مع كل تفاصيل ما مضى. في الوقت ذاته تتجلى قصص الاغتراب وانتظار الحصول على اللجوء في بقاع مختلفة. وكأنّ الماضي الذي تستعيده سارة يواجه الشتات السوري الحادث في لحظة السرد. ويُضاف إليهما الأشرطة المسجلة التي تركتها أمينة لسارة قبل موتها والتي تكشف عن الكثير من الماضي.
في هذه الدفقة المكثفة من الذكريات والفهم والمواجهة ترتبك سارة بشدة حتى أنها تتصور نفسها في محطة مترو حلب. إلا أنها منذ البداية تؤكد أنها لا تعرف العالم إلا عندما تقيس تفاصيله وتقارنها بمثيلتها الكائنة في حلب. فكل تفصيلة في الحياة اليومية يكون المعيار في التعامل معها هو شكلها في حلب. «كأنني أطبق صورتي المكانين، ثم أجري المقارنات الخفيفة، لأستوعب الجديد».
تبقى حلب مسيطرة على سارة على رغم بعدها عنها، وهي تبقى مسيطرة على النص على رغم كون سياقه يتخذ باريس مكاناً. «كلما مرّ المترو فوق السين أو المدينة، تخيلت أنني سأنظر من النافذة، لأرى قلعة حلب أو سوق الهال أو حي التل...»، وكأن السرد ليس إلا عملية مستمرة لإعادة تشييد حلب، يتحول السرد إلى ذاكرة تحتفظ بالتفاصيل وتفرغ أشرطة الخالة، وتعيد تشييد المدينة بأكملها وهي ترصد مصائر أهلها المتناثرين في أنحاء العالم فتعيد جمعهم معاً، فكأنه نص مُقاوم بالعاطفة.
في لحظة تداخل وعي مدينتي باريس وحلب، لحظة اعتقاد بأن محطة المترو هي محطة حلب، تدرك سارة أن صوتها قد آن له أن يجهر بما لديها، وأن عليها الانحياز إلى عاطفة محددة: «أحس بأنني اثنتان، واحدة تحاول السيطرة على الثانية، أرى انشطاري أمامي. أعيش السكيزوفرينيا. أراني مقطوعة إلى سارتين: سارة التي تريد أن تصنع فناً تحلم به، وأخرى مقهورة تريد البكاء على أطلال العالم».
وفي ظلّ هذا الانشطار يبدأ صوت الأنين، صوت التغيير الجذري المقبل، ويتصاعد الانشطار مع فقدان سارة طريقها في المترو. فما إن ينطلق حتى تجد نفسها في نهاية الخط والعكس. كالعصفور الذي يتخبط ليجد النافذة التي دخل منها.
في توظيف الصوت يطرح النص دلالات كثيرة. فالنص نفسه يمنح صوتاً إلى من لا صوت لهم، اإلى كل هؤلاء المبعثرين في أنحاء العالم. والصوت هو تعبير عن الذات الفاعلة التي لا تمارس فاعليتها بفعل القواعد المجتمعية، وهو تعبير عن الوجود، الكينونة. في اللحظة التي تبدأ فيها سارة استجماع شجاعتها لتتحرر من مخاوفها ومن حيائها الشديد يمنح النص أملاً للقارئ بأن حلب ستبقى، ولا أقصد هنا إيجاد أي مضاهاة بين سارة وحلب، بل المقصود هو تحليل دلالات الصمت الذي يسعى إلى كسر قيوده والتحرّر من محبسه. ولأنّ المدن تبقى، فقد تصالحت سارة في النهاية مع العيش بين مكانين، بين خطين، بين وعيين، بين حالتين، بين مدينتين: «الإقامة والاستقرار في المكان ترف لا نملكه نحن أبناء الحرب. نسعى من محطة إلى محطة من هذه المنافي حاملين معنا أرواح تسكننا من كل محطة. عليّ التنقل من مترو باريس إلى محطة حلب، والعكس». في هذا القبول لمنطقة المابين الجديدة يوشك صوت سارة على الانطلاق، صوت حلب، ورائحتها التي ستبقى في الكتابة، وتكتسب الكتابة قوة تماثل قوة الصوت.